vendredi 28 décembre 2007

Banque de détail / banque à distance : quelles évolutions à venir ?

La France comporte de nombreuses grandes banques de détail généralistes. Aujourd’hui, la concurrence atteint un niveau jamais connu. Les options stratégiques en matière d’investissement se révèlent donc délicates : il faut prendre en compte les enjeux à la fois technologiques et commerciaux pour assurer sa survie au niveau mondial. Quel est le défi commercial et quelles sont ses conséquences en matière de système d’information ?

Panorama

Les banques de détail françaises, caractérisées par leur forte densité géographique, ont dû faire face ces dernières années à des évolutions qui mettent en péril leurs fonctions :
  • Intensification de la concurrence avec pression tarifaire
  • Nombreux changements réglementaires pour toujours plus de transparence
  • Mutations technologiques
  • Nouvelle donne sociétale et consumériste (multibancarisation et exigence accrue)
La satisfaction des clients s’est fortement dégradée face aux hausses tarifaires successives. Pour les contenter et par le jeu de la concurrence, les banques ajustent leurs prix. Si la compétition entre banques traditionnelles fait rage (banque de réseau et banque de détail), de nouveaux acteurs se développent en choisissant une stratégie de concentration sur un univers de besoin, un segment de clientèle ou un canal de distribution. Les consommateurs sont attirés par les arguments d’accessibilité et de rapidité, par des frais inférieurs à ceux des banques et par la qualité du conseil proposé.

Les courtiers en ligne évoluent ainsi progressivement vers le modèle de la banque à distance avec une approche multicanal très flexible : la comparaison des taux d'emprunt immobilier sur les sites de courtier et les prises de rendez-vous dans la foulée pour des conseils, le soir et le week-end. Ces courtiers s'associent à des sites d'annonces en ligne et aux agences immobilières pour dominer le marché et engagent une stratégie d’élargissement de l’offre (crédit à la consommation, épargne et défiscalisation immobilière, assurance) et de proximité physique en propre ou via des franchises. Avec ce modèle de multispécialiste intégré et indépendant, les courtiers et autres conseillers en gestion de patrimoine indépendants (CGPI) devraient continuer à se développer, sauf retournement du marché immobilier.

Les banques classiques ont pour le moment réagi en rachetant certains courtiers mais elles courent des risques : leur offre de conseil est dévalorisée face à ces nouvelles filiales spécialisées et leur compétitivité semble réduite en agences. A l'avenir : les banques doivent mieux intégrer ces filiales et ce, sur deux axes : stratégie métier et relation client en offrant une véritable valeur ajoutée et un réel service de conseil personnalisé.

Enjeux

Différents enjeux sont à prendre en compte afin d’anticiper les besoins de la clientèle et de mieux y répondre :

1. Gestion des risques liés à l’instabilité du travail et de la famille
  • Précarité croissante du travail => Forte volatilité en termes de changement de banque due aux trajectoires professionnelles non linéaires
  • Éclatement de la cellule familiale => Attente d’accompagnement, de service et de conseil
  • Solidarité intergénérationnelle => Importants flux financiers d’épargne
  • Vieillissement de la population => Nouveau marché de masse du troisième et du quatrième âge
  • Nombre croissant d’exclus => Émergence d’une banque sociale : microcrédit pour le retour à l’emploi et service bancaire minimum
2. Marché de remplacement et d’innovation
  • Équipement croissant des clients => Arrivée à maturité de la bancarisation de la clientèle. La logique n’est plus à un marché de masse et d’équipement
  • Exigence des clients => Personnalisation du produit et conseil sur mesure
3. Tendances de fond de la clientèle : simplicité, praticité, proximité, confiance et transparence Vivre à la ville comme à la campagne : Recréer l'esprit village en ville => Développer les agences physiques, tisser des liens plus forts avec les clients (sociétaires)
  • Se presser sans se stresser : interagir avec sa banque quand on veut et comme on veut (quels que soient le lieu, le canal ou l'heure) => Développer l’offre multicanal et sa flexibilité
  • L'effet tribu : Volonté d'appartenance avec un groupe qui partage le même état d'esprit, les mêmes valeurs ou le même style de vie => Développement de partenariat (cobranding)
  • Economiser pour pouvoir ensuite dépenser plus : Payer selon l'usage ou la valeur estimée par le client => Développement d'offre low cost, évolution de la tarification
4. Essor des nouvelles technologies :
  • Internet => 10 millions d’utilisateurs et une croissance annuelle de 20 % avec généralisation du haut débit => Essor du paiement en ligne sécurisé : le commerce en ligne augmente (+ 40 % de 2005 à 2006) et permet d’étendre l’offre accessible aux clients
  • Le téléphone mobile via l’Internet mobile et le SMS => 52 millions d’abonnés => Développement du m-marketing, du m-commerce et du m-paiement, notamment grâce aux technologies sans contact
  • Le paiement « sans contact » : usage quotidien, souple, multi-applicatif, interopérable et rentable pour une clientèle de masse => les paiements Peer to Peer (par exemple Paypal) et les cartes multi-applicatives (par exemple Monéo en France) en substitution du chèque ou des espèces, ou plus globalement en désintermédiation des flux => les modern mass payments (m-paiement, sans contact et porte-monnaie électronique) en substitution aux moyens de paiement sur de petits montants.
Stratégies et modèles envisagés

1. Déstructuration de la relation bancaire

Illustrée outre-Manche par le modèle Anglo-Saxon, elle se caractérise par le fait que la banque de détail généraliste ne constitue plus le point de référence en matière d’opérations financières. Le point central du raisonnement client n’est pas sa banque mais bien son argent et ses besoins.

La concurrence est très développée, les clients très volatiles grâce à des règlementations libertaires du point de vue de la mobilité bancaire. Le client est autonome, acteur de sa situation bancaire, il se renseigne, compare et devient un réel expert. Internet lui permet de chercher des informations et de réaliser des benchmarks. L’élément de comparaison fondamental est le prix, sachant que les produits et services sont nombreux et peu standardisé.

Les banques universelles anglaises, parmi les plus rentables, affichent un service minimum : effectifs au plus juste, service guichet sans compétence, offres standardisées sans marge de flexibilité, culture purement commerciale et très agressive, perte des valeurs. Au nom du principe « business is business », le client a perdu en qualité de service et de conseil. 

2. Stratégie multicanal et modèle multispécialiste intégrés

Les banques traditionnelles ont conscience du déficit existant dans la relation entre leurs conseillers et leurs clients : les enjeux de productivité (l’étendue des univers à couvrir et la pression sur les objectifs), l’émergence des nouvelles technologies et aussi l’attitude des clients ont réduit les fréquences de contact avec l’agence traditionnelle.

L’usage des canaux à distance étant considéré comme incoutournable, les grandes banques de détail doivent évoluer vers une stratégie multicanal intégrée mais aussi celle d’un modèle multispécialiste intégré. Ce double modèle passe par la reconnaissance d’univers de besoins différents cohérents pour le client et relevant de domaines de compétences spécifiques.

Les deux axes de développement majeurs sont ainsi :
  • Service à la clientèle (améliorer les services, la gestion au quotidien pour les problèmes de moyens de paiement, de crédits ou de découverts à court terme) via le maximum de canaux possibles
  • Expertise conseil : possibilité de recourir à des spécialistes dans trois domaines principaux :
    • L’épargne (retraite, projet important, transmission de patrimoine, gestion de fortune)
    • Le financement (crédit immobilier, crédit à la personne, rachat de créances…)
    • L’assurance (assurances des biens et des personnes, assurances santé, assurances dépendance) 
3. Scénario pour la banque à distance
Ces professionnels de l’argent au quotidien et de la relation client seront au cœur du réseau d’agences de proximité qui maille l’ensemble du territoire français mais aussi sur des plates-formes téléphoniques, ou bien sur Internet, constituant un réseau d’acteurs interconnectés au service de la relation client. C’est pourquoi les banques à distance ont, elles aussi, à effectuer un repositionnement.

Elles peuvent par exemple :
  • Racheter un réseau (rachat des agences de la Caixa Banque par Axa)
  • Se spécialiser (Cortal Consors développe des villages du patrimoine)
  • S’ouvrir vers de nouveaux produits (ING Direct propose de l'épargne sur livret)
Impacts sur le SI

Pour n’importe quelle banque, l’intégration du multicanal revêt un enjeu capital : être présent et disponible au bon moment au bon endroit et selon les habitudes de vie du client. Si les clients veulent des produits et services personnalisés, ils souhaitent aussi un mode de relation à la carte. Le bon mix se trouve donc entre proximité géographique par le réseau d’agences et proximité technologique par les canaux distants. Le « click and mortar » semble être une solution d’avenir à condition que les banques adaptent leur structure, leur organisation, leur système d’information et leurs outils à cette nouvelle approche commerciale.

La banque de demain modifie largement l’organisation des banques actuelles tant au niveau de leur système d’information que de leur organisation. Elle implique en effet l’intégration de nouveaux canaux technologiques riches, rapides et réactifs :
  • Téléphone : centre d’appels avec horaires étendus, audiotel avec services restreints, téléphone mobile comme terminal d’information et alerte SMS,
  • Internet : sites web bancaires pour l’accès aux informations concernant les produits et services offerts, pour la consultation des comptes et la réalisation de différentes opérations, emails entrants et sortants,
  • Mur d’automates DAB-GAB avec service bancaire élargi : retraits, dépôt de chèque ou d’espèces, consultation des soldes, des dernières opérations, consolidation des différents comptes. A l’avenir, ce peut être aussi consultation du crédit immobilier, navigation dans l’offre de produits et services de sa banque. De manière plus extravagante comme au Japon : accesibilité vers des services extrabancaires (recharge de téléphone mobile, achat de places de cinéma, actions promotionnelles personnalisées…)
  • Et TV numérique, etc.
Plus la banque offre de canaux, plus les interactions entre ses canaux doivent être fortes. L’information doit être exploitable sur l’ensemble des canaux, de l’agence bancaire aux services à distance, et ce, tout en étant disponible en temps réel. Un système d’information unique, avec des données consolidées, permet davantage d’interactions, de traçabilité des clients, de cohérence et de convergence dans les actions commerciales.

De même, la multiplication des canaux impliquent une réflexion globale sur les outils et les méthodes utilisées :
  • Sécurisation des données et des échanges : PKI, SSL, X509, certificats dont signature numérique.
  • Mutualisation ou unicité des outils CRM / e-CRM pour accroître les contacts avec le client tout en gérant harmonieusement les différents modes de contacts
  • Création de nouveaux outils de reporting : enquête satisfaction, validité des systèmes de mesures et de performance client… dans le but d’optimiser les contacts et les produits / services proposés
  • Mise en place de nouveaux produits : coffre-fort électronique, bordereau numérique pour l’encaissement des chèques, analyse des comptes…
Applications
  • MOTESPay (MObile Transactions Electroniques Sécurisées) : « Le mobile en tant que terminal personnel sécurisé pour des services en ligne »
  • Paypal : « PayPal est une solution de paiement sur Internet permettant à un internaute d’envoyer et de recevoir ses paiements via Internet avec une adresse électronique, sans avoir à communiquer ses coordonnées de carte bancaire à chaque transaction. PayPal a été rachetée en 2002 par la société eBay. »
  • Monéo : « Porte-monnaie électronique permettant de payer avec une carte à puce les achats de la vie quotidienne. »
  • Licence GPay, le paiement par mobile via Google : Une solution de paiement sur mobile vient d’être publiée le 30 août 2007. GPay ne propose pas un concurrent direct à Paypal mais un système de paiement par SMS : « A computer-implemented method of effectuating an electronic on-line payment includes receiving at a computer server system a text message from a payor containing a payment request representing a payment amount sent by a payor device operating independently of the computer server system, determining a payment amount associated with the text message and debiting a payor account for an amount corresponding to the amount of the payment request, and crediting an account of a payee that is independent of the computer server system. »
  • Eptica : gamme de solutions logicielles de Relation Client, utilisé par le Crédit du Nord :
    • Optimiser la gestion de leurs contacts clients plurimédia (email, selfservice, chat, fax, courrier, SMS) ;
    • Outil de traitement automatique des emails ou aide aux téléconseillers : paramétrage => règles de probabilité + sémantique du contenu
Lexique
  • DAB-GAB : distributeur-guichet automatique bancaire
  • Le M-commerce (Mobile Commerce ou Mobile Business) correspond à l'utilisation de technologies sans fil, et plus particulièrement de la téléphonie mobile, afin de faire du commerce. Le commerce mobile est l'équivalent du commerce électronique appliqué aux réseaux sans fils (téléphonie mobile) au lieu de réseaux informatiques (Internet). De même, on trouve : m-paiement : Mobile Paiement et m-marketing : Mobile Marketing.
Sources

AGEFI :

1/ Dossier « Banque à distance », L’Agefi Hebdo, le 11/10/2007 :
  • Difficile de s’affranchir des réseaux en dur, Muriel Jaoüen
  • Internet impose sa loi, Soraya Haquani
  • Une intégration lente des services mobiles et des automates, Soraya Haquani
  • Les stratégies de conquête parient sur le marketing électronique, Muriel Jaoüen
  • Monabanq à la chasse des internautes, Muriel Jaoüen
2/ Autres articles :
  • La banque multicanal en quête d’équilibre, Soraya Haquani, L’Agefi Hebdo, le 30/11/2006
  • Avis d’expert : Françoise Leroy, directrice de la banque à distance du groupe Crédit du Nord, L’Agefi Hebdo, le 24/03/2006
  • 4 questions à François Moreau, directeur de la banque à distance du CCF, Malika Benlatrèche, L’Agefi Hebdo, le 29/01/2004
  • La banque à distance exige un contrôle accru, agefi.fr, le 21/07/1999
Autres sources :

samedi 27 octobre 2007

Les 10 freins au changement

Issus de La danse du changement de Peter Senge :
  1. On n'a pas le temps
  2. On ne sait pas à qui s'adresser
  3. On va nous demander du travail en plus
  4. Nous ne sommes pas aidé
  5. Ce truc n'est pas pertinent
  6. On n'arrête pas de réinventer la roue
  7. Les arguments ne tiennent pas
  8. Vous ne connaissez pas la réalité du terrain
  9. Vous allez tout casser
  10. Votre projet n'est pas adapté

mercredi 19 septembre 2007

CESU – Vers une offre de proximité des banques : impacts sur leur périmètre commercial et leurs relations clientèle

Six millions de foyers français seraient demandeurs de services à la personne. En complément de la diffusion du Chèque Emploi Service Universel bancaire, les banques tentent de faire l'interface entre les particuliers et les prestataires de services à domicile en construisant et offrant des services d’intermédiation. Objectifs à long terme : faire fructifier leur base de données clients et construire une relation de proximité propice au développement d’une offre de service étendue.

Analyse

Les services à la personne représentent actuellement un marché de 12,65 milliards d'euros en croissance de 10 % à 15 % par an. Etant donné le nombre d’acteurs, les potentialités directes sont faibles : pour un grand réseau bancaire, il représente donc un chiffre d’affaires modeste de quelques dizaines de millions d’euros. Pour ce secteur très concurrentiel, l’objectif principal n’est donc pas les gains financiers escomptés.

Si les banques entrent en concurrence sur cette nouvelle activité, c’est à la fois parce qu’elles peuvent émettre le CESU bancaire et distribuer les services à la personne qui y sont associés (assistance aux personnes âgées, garde d'enfants, jardinage...). De plus, les plate-formes d'intermédiation commercialisent des packages auprès des organismes de CESU préfinancés (Comité d'entreprise, collectivité territoriales, etc.). Le but est d’associer les CESU préfinancés à des services d'intermédiation afin de s’assurer une cible de clients encore plus large.

Plus que fournir, via une plate-forme téléphonique, un accès au plus grand nombre de prestataires (Personia), il s’agit de procurer un service « clé en main » qui couvre toute la chaîne depuis la demande jusqu’à la gestion des flux financiers (Séréna, Viavita, Domiserve) : recherche de l'intervenant, organisation de la prestation, facturation, émissions d’attestation fiscale. En parallèle, des dispositions interbancaires ont été mises en place afin de faciliter l’encaissement des CESU directement sur le compte des prestataires à travers les 43 500 agences bancaires et guichets postaux.

Surtout, l’intermédiation permet de renforcer les liens avec la clientèle : ces services de proximité sont autant d'occasions de tisser des relations différentes, originales, avec des clients à conquérir ou à fidéliser. La fidélisation du client passera par la capacité qu’aura une enseigne à proposer, grâce à des outils marketing opérationnels, une palette de services qui suivront la vie du client, la naissance des enfants, les déménagements, la scolarité, la retraite…

En effet, ce type d’information est crucial à toute banque : à long terme, l’objectif est de savoir combiner ces offres à des propositions de produits financiers. Les banques (ou les assurances) vont ainsi intégrer les services d'intermédiation dans leur offre, comme un complément de service (par exemple, adjoindre à une assurance annulation de voyage au service d'intermédiation).

Impacts

Face à des concurrents d’envergure comme la grande distribution (Monoprix, groupe Laser) et La Poste, les banques s’allient à des « assisteurs » aux savoir-faire complémentaires pour développer l’ingénierie nécessaire au référencement de prestataires et mettre en place la plate-forme téléphonique d’intermédiation. En effet, dans le cadre de contrats d'assurance multirisque ou dans certains contrats de prévoyance ou de santé, les assisteurs sont souvent présents sur de nombreux services à la personne et ce, depuis longtemps.

Parmi la quinzaine créée, quatre plates-formes d’intermédiation sont tout ou partie le fait de banques :
  • Personia (ADMR, AG2R et Crédit Mutuel),
  • Séréna (Caisse d’Epargne, MAIF, MACIF et MGEN),
  • Viavita (Crédit Agricole-LCL)
  • et Domiserve (AXA Assistance et Dexia Crédit Local).

Actuellement, BNP Paribas consulte pour trouver un intermédiaire.

Applications

Pour mettre en place un système d’information performant, il faut déjà avoir un réseau de prestataires capables de mailler le territoire. Leur montée en puissance est un point crucial de réussite : le secteur est en voie de professionnalisation. Le profil et l’équipement informatique sont loin d’être homogènes dans les 11 000 entités agréées ; 51 % sont des associations qui ne peuvent pas, à ce jour, faire face au réseau utilisé pour les intermédiations (e-mail, téléphone ou fax gérés le plus souvent par des bénévoles).

Ainsi, les systèmes d’information doivent accompagner la commercialisation des offres tout en tenant compte des limites existantes. Dans sa phase pilote, le Groupe Crédit Agricole adapte différents outils existants et investit dans de nouveaux en vue du déploiement au niveau national (fin 2008).

Finaliser un dispositif performant, dans un secteur à faible marge mais à forte exigence de qualité, passe par l’adaptation des outils CRM (gestion de la relation client) des centres d’appels téléphoniques et internet. Les outils de géomarketing aideront à identifier le bon service au bon endroit.

De plus, la formation des commerciaux est aussi une des priorités pour le bon déploiement de ces offres de proximité : les conseillers et téléconseillers doivent savoir accueillir la clientèle et lui vendre un service approprié.

Si la Poste propose Genius sur tout le territoire français depuis le 15 janvier 2007 ; la Caisse d’Épargne laisse jusqu’à fin 2007 à ses agences pour se préparer à la commercialisation de l’offre.

Par ailleurs, la dématérialisation du Cesu est à l’étude depuis le deuxième trimestre 2007. Les banques travaillent avec l'ANSP, l'URSSAF et la Banque de France, afin de simplifier encore l'utilisation des CESU, en proposant un dispositif totalement électronique et sécurisé. Cela permettra aux employés d'être payés par virement comme la plupart des salariés. Le volet social dématérialisé sera intégré, ce qui allègera les formalités pour les employeurs, les bénéficiaires et l'administration. Si la dématérialisation est effective, entraînera une nécessaire adaptation des banques émettrices, des plates-formes d’intermédiation et des prestataires de services.

Lexique

Le Chèque emploi service universel (CESU) est l'une des mesures phares de la loi de 26 juillet 2005, dite Borloo, relative au développement des services à la personne.

Destiné aux particuliers pour payer l'ensemble des services à la personne, il est disponible dès le 1er janvier 2006 et revêt deux formes :
  • Le Cesu bancaire : s'apparentant au précédent Chèque Emploi Service (CES), il sera diffusé par les établissements bancaires ayant passé une convention avec l'Etat (le groupe Caisse d'Epargne avec Accor Services, la Banque Postale, le groupe Banque Populaire et Dexia Crédit Local avec Axa Assistance). Il comprend un chèque bancaire à remplir par l'utilisateur et un volet social pour déclarer les salariés à domicile.
  • Le Cesu préfinancé : se substituant au Titre emploi service (TES), il est émis par des organismes habilités par l'Agence nationale des services à la personne. Pré-identifié au nom du bénéficiaire et à valeur définie, il est cofinancé en totalité ou partiellement par l'employeur, le comité d'entreprise ou un organisme financeur (Conseils généraux, caisse de retraite, centres communaux d'action sociale...).

Ainsi, le CESU complète et renforce le dispositif existant du Chèque emploi service, en offrant la possibilité d'une prise en charge du coût de l'emploi à domicile ou du coût des prestations proposées par les entreprises de services à domicile.

L’utilisation du CESU dispense l’employeur des formalités administratives ou les simplifie grandement. De plus, il ouvre droit à une réduction ou à un crédit d'impôt sur le revenu et, sous certaines conditions, à une exonération de charges patronales.

Sources

L’AGEFI HEBDO : www.agefi.fr
  • Les banques se dotent d’outils dédiés aux services à la personne par Sophie Maréchal - le 28 juin 2007
  • Banques et assureurs prennent pied dans les services à la personne par Christine Calais - le 15 février 2007
  • Banquiers et assureurs misent sur les services à la personne le 13/01/2006
LES ECHOS : www.lesechos.fr
  • AXA Assistance fait de l'accompagnement au quotidien sa priorité par G. V. - le 25 avril 07
  • Le groupe Crédit Agricole lance son offre de services à la personne par Mireille Weinberg - le 31 janvier 07
  • Les perspectives du marché français des services à la personne par Eurostaf, société d'études, filiale du groupe Les Echos - décembre 2006
LES SITES OFFICIELS :

lundi 11 juin 2007

La signature électronique

La signature électronique apposée sur un ensemble de données permet de garantir l’intégrité des données transmises et l’authenticité de leur émetteur grâce à un procédé cryptographique. Elle est de plus en plus utilisée par les banques dans le cadre d’échanges électroniques de documents notamment à des fins règlementaires.


Analyse

La communauté bancaire française tend à dématérialiser ses échanges de documents. Pour que cette dématérialisation puisse être réalisée et valide de bout en bout, il faut pouvoir garantir l’origine et l’intégrité du message via une signature électronique.

En effet, un mécanisme de signature numérique doit présenter les propriétés suivantes :
permettre au lecteur d'un document d'identifier la personne ou l'organisme qui a apposé sa signature
et garantir que le document n'a pas été altéré entre l'instant où l'auteur l'a signé et le moment où le lecteur le consulte.

Impacts

Le déploiement d’un tel mécanisme impacte l’organisation de la banque et sa politique de sécurité (qui peut signer quoi ?) mais surtout son Système d’Information.

De fait, l’établissement doit mettre en place des outils permettant de :
  • signer les documents (chez elles et éventuellement chez ses clients),
  • vérifier ces signatures (dialogues avec les autorités de certification),
  • intégrer ces documents électroniques dans les circuits de gestion documentaire existants.
Afin de répondre à des problématiques complexes telles que :
  • quel(s) niveau(x) de signature ?
  • comment gérer la double signature d’un document ?
  • comment déployer cette technologie chez les clients ?
  • comment gérer en parallèle les versions papier et électronique ?
Principales applications

Depuis janvier 2007, la Commission Bancaire pose un cadre règlementaire sous la forme d’une « politique de signature » précisant notamment les modalités techniques à appliquer (type de certificats, etc.).

Pour le moment, cette politique ne s’applique qu’aux remises COREP/FINREP et BAFI mais devrait rapidement se généraliser à la plupart des échanges.

L’exemple de Finama, qui a récemment mis en place un processus de signature numérique entre elle et ses clients, montre que les banques sont également demandeuses de cette technologie.


Sources

Banque de France :
01Net :
Direction centrale de la sécurité des systèmes d'information - Serveur thématique sur la sécurité des sytèmes électronique :
Les documents du Sénat :